Le succès se fait attendre


1940
- Février    : séjour à Paris chez sa tante Antoinette.Il enchaîne un emploi aux Batignolles dans la machine outil puis chez Renault.Il continue en outre à écrire des chansons sur le piano de sa tante, et des poèmes.
- Juin          : retour à SETE après l'entrée des troupes allemandes dans Paris.
- Automne : retour à Paris,se forme en autodidacte à la poésie et il s'y consacre entièrement.


1942
- Publication de deux petits recueils: "A la venvole" et "Des coups d'épée dans l'eau".

1943 - 8 Mars départ pour le STO en Allemagne à BASDORF

Commentaires :
C'est là qu'il rencontre Pierre Onténiente, prisonnier comme lui, qui devient un de ses meilleurs amis. En 1956, il deviendra le secrétaire et homme de confiance du chanteur qui le surnomme "Gibraltar". Peu de ses proches échapperont d'ailleurs à ce type de surnom, fantaisie dont Brassens est fort friand. Une des caractéristiques du personnage Brassens est son sens aigu de l'amitié. Déjà très fidèle à ses amis sétois, il se forge en Allemagne un nouveau groupe de compagnons. Avec Brassens, l'amitié dure des années, voire toute la vie. Parmi ses amis les plus fameux, on peut citer l'écrivain René Fallet, le chanteur Jacques Brel, l'humoriste Raymond Devos ou l'acteur Lino Ventura, mais Brassens accorde autant d'intérêt à ceux qu'il aime, connus ou non.


1944
- 8 Mars retour à PARIS en permission pour 13 jours. En fait, il ne retournera jamais en Allemagne, et se cache chez un couple qui tient une place de choix dans la vie de Brassens, Jeanne et Marcel Planche.
Commentaires :
Il leur consacrera d'ailleurs des chansons, dont les célèbres "La cane de Jeanne" en 1953 ou "Chanson pour l'auvergnat" (pour Marcel) en 1955. Il restera chez eux jusqu'en 1966.


1945
- Décembre : achat d'une guitare
Commentaires :
Infatigable travailleur, c'est là, au milieu des chats dont il raffole, qu'il écrira une grande partie de son répertoire avec sa façon si spéciale de composer. En effet, il ne compose que rarement sur sa guitare. Il commence par créer les rimes des textes en scandant le rythme de la main sur un coin de table. Lorsque le texte est au point, il adapte la mélodie au piano. Sous des aspects simples, ses partitions sont en fait complexes, puisque n'ayant aucune connaissances en matière de solfège, Brassens compose ses musiques sans franchement respecter les règles précises de l'écriture musicale.


1946
- Ecrit plusieurs articles dans le journal anarchiste "le libertaire" sous le pseudonyme de "jo la cédille"
Commentaires :
Sensible aux idées anarchistes, Brassens exprimera toute sa vie ses idées d'une façon moins politique que Léo Ferré mais plutôt en luttant, par ses chansons, contre une certaine hypocrisie de la société, à travers ses bêtes noires telle la religion. Ses textes sont des prises de position en faveur des laissés-pour-compte comme les prostituées. Son action anarchiste se situe dans son irrévérence et sa désobéissance volontaires envers les conventions sociales pour lesquelles il n'a aucun goût.


1947
- Parution de "la lune écoute aux portes" avec le label usurpé de la maison Gallimard.
- C'est également à cette époque que Georges Brassens rencontre la femme de sa vie, d'origine estonienne, Joha Heiman.
Commentaires :
D'un commun accord, le couple ne partagera jamais le même toit mais Joha, que Brassens surnomme Püppchen ("petite poupée" en allemand) sera jusqu'au bout près de son compagnon. Brassens dira d'elle :"Ce n'est pas ma femme, c'est ma déesse."

1948 - Fréquente la bibliothèque du 14éme arrondissement de PARIS - Entreprend la rédaction d'une anthologie regroupant ses découvertes littéraires et poëtiques - Commence "les jeunes amoureux qui écrivent sur l'eau" 1949 - Termine "les jeunes amoureux qui écrivent sur l'eau"

1951
- Il faut attendre le début des années 50 pour que Georges Brassens rencontre enfin le succès. C'est grâce à un autre chansonnier, Jacques Grello qu'il essaye de placer ses chansons dans des cabarets (ex : Le Lapin Agile), mais sans succès.


1952
- Le 24 janvier, poussé par ses amis André Thérond et Victor Laville, Georges Brassens auditionne chez Patachou sur la butte Montmartre. Brassens chante une trentaine de chansons de 2H à 4H du matin devant Patachou et ses amis, les musiciens de l'orchestre Léo Clarens et le personnel du restaurant enthousiasmés. Le bassiste Pierre Nicolas se joint à lui pour l'accompagner à la basse.
Commentaires :
Patachou, qui est une de ses premières interprètes, le convainc de chanter lui-même ses titres, ce qui n'est pas totalement évident pour Brassens qui se voit plus dans le rôle d'un simple auteur-compositeur. De plus, sa grande timidité le pousse plutôt à ne jamais se mettre en avant.

- Février : accompagne la tournée de PATACHOU en Suisse et en Belgique - 6 mars : est présenté au public chez PATACHOU au cabaret de la Butte. - Jacques Canetti, directeur artistique chez Polydor, l'engage pour chanter au théâtre des Trois Baudets. Commentaires : Il pense même lui faire enregistrer quelques titres. En attendant, il lui propose une tournée d'été afin de le préparer à affronter le public parisien à partir du 19 septembre en première partie de Henri Salvador.

- 19 mars : première séance d'enregistrement "le gorille - la mauvaise réputation"
Commentaires :
Cette fois, Georges Brassens est lancé sur les rails du triomphe, bien que ses chansons ne soient pas toujours très bien reçues par un public qui se scandalise à l'écoute de titres tel que "Le Gorille", éternel sujet de discorde. Cependant, ce type de réaction, dont les chansons de Brassens seront souvent l'objet, n'empêcheront jamais le chanteur de continuer à dénoncer les travers de la société.
L'enregistrement des premiers disques de Georges Brassens rencontre, en effet, quelques obstacles, toujours dus aux textes des chansons. Mais l'obstination de Jacques Canetti permet enfin la sortie de ses premiers 78 tours et 45 tours dès 1952 sur son label Polydor.

- Premier passage dans une émission télévisée : "Grand Orchestre " d'Henri Spade en public à l'Alhambra où il interprête "la mauvaise réputation"

1953 - 29 avril : article de René FALLET dans le Canard enchaîné - Octobre : sa première grande scène parisienne : premier passage à BOBINO, théâtre dont le nom reste aujourd'hui lié au chanteur qui y passera 13 fois. C'est la consécration - Rencontre Paul Fort "prince des poétes"
Commentaires : La même année, est publié son roman "La Tour des miracles". En décembre, il sort un premier album 25cm au nom révélateur, "Georges Brassens chante les chansons poétiques (et souvent gaillardes) de Georges Brassens".

1954
- 23/02 au 04/03 : tournée en France
- Mars : il sort son deuxième 25cm
- 23/09 au 12/10 : passage à l'Olympia, prestigieux music-hall parisien.
- 26/11 au 15/12 : passage à BOBINO
- Grand prix du disque de l'académie Charles CROS.
Commentaires :
Brassens est reconnu non seulement comme un interprète au style novateur, mais aussi et surtout comme un poète maîtrisant brillamment la langue française. Ce talent est alors récompensé par ce prix pour l'album "Le parapluie".
Mais outre ses propres textes, Georges Brassens chante souvent les autres poètes dont François Villon ("Ballade des dames du temps jadis"), Victor Hugo ("Gastibelza") ou son ami Paul Fort ("Le petit cheval"). En mars 54, sort aussi son deuxième 25cm.

1955 - Février : tournée en Europe et en Afrique du Nord - Avril : parution de son troisième 25cm. - 06/10 au 27/10 : passage à l'Olympia

Commentaires :
En 1955, la station de radio Europe1, toute nouvellement créée, passe pour la première fois "Le gorille", titre jusque-là interdit.
Enfin également en 55, Brassens achète la maison de Jeanne et de Marcel ainsi que la maison voisine.

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